La chapelle Sainte Anne
La chapelle Sainte Anne a été officiellement construite en 1619, mais probablement bien avant, puisqu’elle est citée
Elle fut restaurée en 1829 par le curé de la paroisse, l’abbé Nicolas Cordier.
Preuve en est, l’inscription au dessus de la porte d’entrée
« Hoc sacellum anno Domini 1619 constructum ad M.D.G. et in honorem Ste Annae a curialibus reaedifucandum curavit Parochus 1829 »
« Ce sanctuaire a été construit en l’an du Seigneur 1619 à la plus grande gloire de Dieu et pour honorer Sainte Anne, par le curé de la paroisse.
Après avoir survécu à la guerre de Trente ans, elle a été mutilée, mais pas détruite, par des éclats d’obus durant la seconde guerre mondiale.
Restaurée depuis à plusieurs reprises, elle est le fleuron du patrimoine local.
Le pelerinage
Le 26 juillet a lieu un pèlerinage.
Jadis y était associé une foire aux marchandises diverses, où on pouvait même y trouver les habits de futures mariées.
De nos jours les associations poursuivent la tradition en l’actualisant à la vie actuelle (marches IVV, bal populaire,…)
La cloche
En 1714, le curé Dominique Krebs, desservant de la paroisse, fit bénir une cloche portant l’inscription
« Ich gehöre in die Sankt Annakapelle in Guiderkirch Anno 1714 ».
« J’appartiens à la chapelle Sainte Anne, 1714 »
Elle est haute de 28 cm et pèse13 kgs, sa note est le Fa.
Soustraite à la confiscation des Allemands, lors de la seconde guerre mondiale, elle était encore conservée en mairie début des années 1960, pour disparaitre mystérieusement pendant des années, avant de réapparaitre tout aussi miraculeusement en 2014.
Elle a depuis retrouvée une place de choix au sein de sa chapelle.
L'ermitage
Jadis un ermitage était adossé à la chapelle.
Il est identifié en 1758, sur le plan topographique, alors qu’il n’apparait plus sur le cadastre de 1837.
La chapelle et son ermitage en 1758
Dans les registres paroissiaux existent les actes de décès des trois derniers ermites :
Frère Charlieu, Frère Ponton Mansuy et frère Athanase Durand
Les ermites avaient un accès direct à la chapelle, dont l’emplacement a été découvert récemment et matérialisé sur la façade externe.
Extraits registres paroissiaux
Ils sont aussi à l’origine de la Fontaine Saint Maurice, appelé jadis Bruderbrunnen (la Fontaine des Frères).
Le plafond
En 1999, le curé de la paroisse, l’Abbé Francis Mazerand, avait émis le projet de rénover le plafond de la chapelle en y réalisant une fresque représentant les couleurs de l’année liturgique.
Il confia la conception à une artiste locale, Marielle Loutz.
La mise en peinture fut réalisé par un peintre de Guising.
La fresque représente proportionnellement les couleurs la liturgie, l’abbé Mazerand l’a dénommé ‘la liturgie céleste »
L’œuvre original, allie deux styles, « l’ancien » et le « moderne ».
Souvent sujet de discorde, elle ne laisse pas insensible……
La signification du plafond de cette chapelle
« LA LITURGIE CELESTE »
Evoquée par les cinq couleurs liturgiques, le plafond de cette chapelle Sainte Anne invite le pèlerin à lever ses yeux vers le ciel, là où demeure le Dieu Trinité : Père, Fils, Saint-Esprit. Comme nous pouvons le lire dans l’introduction au Missel Romain : « Pendant le cycle de l’année, l’Eglise commémore tout le mystère du Christ, de l’Incarnation jusqu’au jour de la Pentecôte et jusqu’à l’attente de l’avènement du Seigneur »
Ce plafond est donc comme un arc-en-ciel dans lequel on peut y lire succinctement la trame liturgique célébrée du 1er dimanche de l’Avent au dernier dimanche de l’année liturgique clôturé par la solennité du Christ Roi de l’Univers. C’est pourquoi, à chaque célébration liturgique, le prêtre porte la chasuble liturgique, aux couleurs du mystère célébré.
L’année liturgique débute par le Temps de l’Avent (violet) au cours duquel la Vierge Marie est particulièrement présente (représentée par son image au-dessus de la porte : Marie porte du ciel). Temps de l’Avent rythmé par quatre dimanches dont le troisième est appelé dimanche Gaudete (rose). Invitation à nous réjouir de la venue du Sauveur dans l’antienne d’ouverture : « Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche ». Ph.4,4-5. Ce dimanche, on orne l’autel de fleurs. Dimanche qui ouvre la semaine préparatoire à Noël (du 17 au 24 décembre). La liturgie se fait de plus en plus festive particulièrement par les antiennes O avant et après le chant du Magnificat à vêpres :
17 décembre : O Sagesse de la bouche du Très-Haut, toi qui régis l’univers avec force et douceur, enseigne-nous le chemin de vérité, viens, Seigneur, viens nous sauver !
18 décembre : O Chef de ton peuple Israël, tu te révèles à Moïse dans le buisson ardent et tu lui donnes la Loi sur la montagne, délivre-nous par la vigueur de ton bras, viens, Seigneur, viens nous sauver !
19 décembre : O Rameau de Jessé, étendard dressé à la face des nations, les rois sont muets devant toi, tandis que les peuples t’appellent : Délivre-nous, ne tarde plus, viens, Seigneur, viens nous sauver !
20 décembre : O Clé de David, ô Sceptre d’Israël, tu ouvres, et nul ne fermera, tu fermes, et nul ne s’ouvrira : arrache les captifs aux ténèbres, viens, Seigneur, viens nous sauver !
21 décembre : O Soleil levant, splendeur de justice et lumière éternelle, illumine ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, viens, Seigneur, viens nous sauver !
22 décembre : O roi de l’Univers, ô Désiré des nations, pierre angulaire qui joint ensemble l’un et l’autre mure, force de l’homme pétri de limon, viens, Seigneur, viens nous sauver !
23 décembre : O Emmanuel, notre Législateur et notre Roi, espérance et salut des nations, viens, Seigneur, viens nous sauver !
Temps de la Rédemption ! Noël, Epiphanie, Baptême du Seigneur (blanc). Le Verbe s’est fait chair. Dieu s’est fait homme. Dieu se fait petit enfant. Naissance du Christ Dieu et homme à Bethléem.
Temps Ordinaire (vert) : 33 à 34 semaines. Il commence le lundi qui suit le dimanche tombant après le 06 janvier, et il se poursuit jusqu’au début du Carême : il reprend le lundi après le dimanche de la Pentecôte et s’achève le samedi avant le 1er dimanche de l’Avent. C’est le temps « où l’on ne célèbre aucun aspect particulier des mystères du Christ. On y commémore plutôt le mystère même du Christ dans la plénitude, particulièrement le dimanche. Cette période est appelée temps ordinaire ». Temps de l’espérance.
Le Temps de Carême (violet) est ordonné à la préparation de la célébration de Pâques. Il va du mercredi des Cendres à la messe du Jeudi Saint exclusivement. Le 4ème dimanche de Carême es appelé, dimanche Laetare (rose) « Réjouissez-vous avec Jérusalem, exultez à cause d’elle, vous tous qui l’aimez ! Avec elle, soyez pleins d’allégresse, vous tous qui portiez son deuil ! Ainsi vous serez nourris et rassasiés de l’abondance de sa joie ». Is. 66,10-11. Dimanche où ont également lieu les scrutins préparatoires au baptême dans adultes dans la nuit de Pâques. Ce dimanche, on orne l’autel de fleurs.
Le Temps Pascal (blanc). Les 50 jours à partir du dimanche de la Résurrection jusqu’à celui de Pentecôte sont célébrés dans la joie et l’exultation, comme si c’était un jour de fête unique, ou mieux «un grand dimanche ». St Athanase
La Pentecôte (rouge). La venue de l’Esprit Saint. Naissance de l’Eglise. L’Esprit Saint qui rend le Christ présent dans l’Eucharistie, célébrée sur l’autel, « où le sacrifice de la croix est rendu présent sous les signes sacramentels.
L’Eglise qui pérégrine sur terre ne peut pas oublier qu’elle est citoyenne des cieux. L’Epitre aux Hébreux et l’Apocalypse sont pour elle ce qu’avait été pour Moise le modèle du sanctuaire montré sur la montagne. « Je vais te montrer le plan de la demeure et le plan de tous ses objets : c’est exactement comme cela que vous ferez » Exode 25,9.
Sacrement du Royaume de Dieu dont elle possède les arrhes dans la communication plénière de l’Esprit au jour de la Pentecôte, l’Eglise n’en demeure pas moins, pour toute sa durée terrestre, sous le règne des figures. « Ici-bas nous ne voyons qu’en énigme et comme au travers d’un miroir » ; « nous sommes appelés et nous sommes véritablement enfants de Dieu, mais ce que nous serons n’apparaît pas encore » ; « votre vie est cachée avec le Christ en Dieu ; quand le Christ notre vie apparaître, alors nous apparaîtrons nous aussi avec lui dans la gloire » (Col.3,3-4).
C’est dans cette perspective qu’il faut comprendre toute la liturgie chrétienne. La liturgie se célèbre ici-bas en des rites figuratifs et s’accomplit sans figure « au-delà du voile » dans le sanctuaire céleste. Dans la liturgie s’opère un double mystère : la rencontre de Dieu et des hommes en Jésus-Christ, et, par conséquent, l’union fraternelle des hommes entre eux.
Anecdotes
Jadis une coutume pittoresque consistait à se rendre au sanctuaire avec un balai neuf, de s’en servir pour le balayer et le laisser en offrande. Cette démarche devait revenait aux jeunes filles en quête d’un mari.
En 1752, un vol commis à la chapelle par une pauvre femme trouva sa sanction immédiate : elle fut jugée et pendue aux abords de l’édifice. C’est ce que nous relate la chronique de Jacques Koch
Dans la religion catholique, il existe les Couleurs Liturgiques
Au nombre de 5 (blanc, vert, violet, rose et rouge), elles correspondent à chaque fois une période précise (temps ordinaire, temps de Carême, temps de Pâques, Pentecôte,…).
Le plafond de la chapelle Sainte Anne est une œuvre qui les représente proportionnellement à leur durée.
Il est appelé « La Liturgie Céleste »
Photos années 1930/1940
Photos après la guerre 1950
A noter les stigmates sur la façade et les arbres.
Photo années 2000
Actuellement se déroule encore une célébration annuelle, le 26 juillet.
Elle a aussi déjà accueilli des concerts (lyriques, mandolines, celtique,…).
Depuis quelques années l’Association Sainte Anne procède à son illumination durant la période Noël et une crèche y est installée.
Elle trouve son originalité dans le fait que les visiteurs peuvent y choisir le chant les accompagnant durant leur présence.
Depuis une trentaine d’années, elle sert également de dépositoire aux villageois décédées